
Les membres du CA de l'AQECR ont fait parvenir une lettre au ministre de l'éducation M. Bernard Drainville, afin de demander un report de l'implantation du cours de Culture et citoyenneté québécoise d'au moins un an en décembre dernier. Nous avons reçu sa réponse par la voie des médias. Est-ce un exemple de sensibilité envers les enseignants ?
Réponse du ministre dans un article de radio-canada
Cliquez sur "lire la suite" pour prendre connaissance la lettre de l'AQECR.
Monsieur Bernard Drainville Ministre de l’Éducation Ministère de l'Éducation 600, rue Fullum 9e étage Montréal (Québec) H2K 4L1 Objet : Demande de report pour l’implantation du nouveau cours de Culture et citoyenneté québécoise.
Bonjour monsieur le Ministre, C’est au nom de l’Association des enseignant.es en Éthique et culture religieuse/Culture et citoyenneté québécoise (AQECR) que nous vous écrivons aujourd’hui. Tout d’abord, nous souhaitons vous féliciter pour votre nouveau poste de Ministre de l'Éducation. Un mandat exigeant, complexe et stimulant tout à la fois.
Nous tenons aussi, par la même occasion, à vous assurer de notre collaboration dans votre nouvelle tâche et ce, particulièrement au regard de l’implantation du nouveau cours de Citoyenneté et culture québécoise (CCQ). Or, vous n’êtes pas sans savoir que l’adhésion au nouveau programme est à géométrie très variable chez plusieurs des enseignant.e.s qui auront la charge de s’approprier, de valoriser, d’enseigner et d’évaluer Culture et citoyenneté québécoise dès septembre prochain.
De fait, la grande majorité vit une profonde inquiétude et selon un sondage mené auprès de nos membres : 86% des répondants ont signifié vouloir un minimum d’un an de report pour l’implantation du nouveau programme de CCQ. Incidemment, on questionne comment une transition aussi importante pourrait se faire efficacement avec un échéancier aussi serré ? Comment se saisir et profiter au mieux de l'expérimentation des projets pilotes ? Pis encore, le programme officiel n’étant pas encore terminé ni approuvé et même si, dans le meilleur des scénarios, il l'était durant l’été, où et quand les enseignant.e.s pourront-elles ou pourront-ils se former ?
De notre côté, de concert avec l’ensemble de nos partenaires : l’équipe de rédaction-formation du Ministère de l’éducation du Québec (MEQ), la Direction de la formation générale secteur jeune (DFGJ), la Direction de l’évaluation et des apprentissages (DEA), le Réseau éducation collaboration innovation technologie (RÉCIT), pour ne nommer que ceux-là, nous sommes à planifier deux journées de formation (congrès) qui devraient se tenir respectivement les 1er et 2 mai 2023. Il s’agira d’une introduction aux essentiels du nouveau programme. Par ailleurs, la logistique d’une organisation d’une telle envergure étant complexe en cette période de l’année et dans ce contexte de pénurie, il sera difficile de libérer les enseignant.e.s avec un aussi court délai. Ainsi, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pourrons rejoindre qu’un groupe limité d’enseignant.e.s. et ce, sans oublier que ces deux journées ne constitueront pas une formation suffisante pour permettre aux enseignant.e.s de s’approprier, d’intégrer et de transposer pēdagogiquement et comme il se doit le nouveau programme de CCQ.
Vous avez mentionné à plusieurs reprises dans les médias que l’éducation est une priorité pour le gouvernement caquiste ainsi que pour vous personnellement et que vous voyiez d’un bon œil le nouveau programme de CCQ. Que celui-ci avait d’ailleurs de bonnes chances d’être bien accueilli pour peu que l’ensemble des intervenants impliqués dans sa mise en œuvre mettent toutes et tous la main à la pâte. Le projet pilote du programme d’ĒCR ā l’ēpoque s’est dēployē sur deux ans (2006 ā 2008)[1] avant de devenir obligatoire dans toutes les ēcoles du Quēbec. Force est d’admettre que le résultat demeure mitigé, sinon un échec. Dès lors, que serions-nous en droit d'anticiper de cette cadence accēlerēe dans laquelle nous sommes engagés aujourd’hui réclamant de tous les acteurs des différents réseaux que nous soyons fin prêt.e.s à quelques mois de son implantation ? Si le passē est garant de l'avenir, les probabilitēs sont fortes de voir la dēmarche dērailler, voire, d’avorter. C’est pourquoi, nous avons besoin de votre soutien afin que l’implantation du programme ainsi que la formation et la mobilisation des enseignant.e.s soient adéquates. Donnons aux enseignant.e.s le temps de s’approprier ce nouveau programme. Pour ce faire, nous vous demandons donc, nous aussi, de reporter au moins d’un an l’implantation du programme de CCQ. Valoriser la profession, c’est aussi donner aux professionnel.le.s de l’éducation les conditions gagnantes à la réalisation de ce passage important.
Comme vous le constatez, toutes les initiatives que nous prenons illustrent notre bonne foi et contribuent concrètement à la transition harmonieuse d’ÉCR vers CCQ. Pourrons-nous compter sur vous pour emboîter le pas ?
Vous remerciant à l’avance de l’attention diligente portée à notre demande et dans l’attente d’une réponse favorable à notre requête, nous demeurons, monsieur le Ministre, à votre disposition pour la suite des évènements au regard de tout ce qui à trait à l’implantation du nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise.
Sincèrement,
Line Dubé Présidente Claire Bergeron Secrétaire Sylvie Lauzon Trésorière Guillermo Agesta Communication et réseaux sociaux Liam Wolfs Information-Écran Mélanie Dubois Conseillère - Site Internet Marie-Ève Ouimette Conseillère - page Facebook Valérie Szoka Conseillère - Site Internet
L’Association québécoise des enseignant.e.s en éthique et culture religieuse/Culture et citoyenneté québécoise Téléphone : (438) 493-4521
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[1] Pour explorer plus avant ce thème, veuillez consulter le mémoire de Maîtrise de Claire Bergeron : https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/6400